La face cachée des sanctuaires animalier
Beaucoup d'amoureux.euses des animaux rêvent de fonder leur propre sanctuaire.
Comme vous le savez si vous nous suivez sur les réseaux sociaux, le co-fondateur de la marque Ary Ohayon a réalisé ce rêve (voir le compte Instagram ici !)
Aujourd'hui nous voulons parler de la réalité des sanctuaires. Au-delà du symbole très fort et beau de sauver nos amis les animaux, gérer un sanctuaire est loin d'être une chose facile à faire.
L'implantation de l'enclos est un premier défi. Le budget des infrastructures doit être pris en considération, de préférence avant l'arrivée de vos résidents. Les besoins sont des clôtures, de la nourriture, du foin, de la paille (pour la litière), un abri et un budget pour les soins mensuels.
Les moutons ont besoin de traitements médicamenteux tous les trimestres pour prévenir certaines maladies. Au cours de milliers d'années d'élevage et de sélection génétique, l'espèce a été tellement altérée qu'elle aurait d'énormes difficultés à survivre dans un environnement sauvage. C'est pourquoi nous devons en prendre soin.
La médecine naturelle contre la diarrhée ou les parasites, par exemple, est nécessaire. Aussi, notre climat étant trop chaud et humide pour les moutons, vaccins et vermifuges existent pour pallier leurs différents problèmes de santé. Il vous faudra donc surveiller de près les animaux et être disponible pour les visites vétérinaires en plus de leur apporter de l'amour au quotidien !
Dans la nature, des espèces sauvages, comme les mouflons, se frottent contre les arbres pour éliminer l'excès de laine de leur corps. Aujourd'hui, les moutons d'élevage sont sélectionnés pour leur laine. Ils produisent donc beaucoup trop pour une seule saison, et sont incapables de la réguler par eux-mêmes. Il est donc de notre responsabilité de les tondre afin qu'elles ne souffrent pas du poids et de la chaleur de leur propre laine qui leur apporterait également des maladies comme la myiase.
Aussi pour le maintien du bien-être animal, il est nécessaire de soigner régulièrement leurs onglons, de les tailler pour leur éviter des problèmes articulaires. L'habitat d'origine des moutons sauvages (ex : mouflons) est rocheux. Dans le sanctuaire, le sol est en herbe et les sabots ne cessent de pousser (comme nos ongles :)).
Passons à l'entretien de leur environnement. Comme tous les ruminants, les moutons défèquent là où ils se reposent et dorment. Cela signifie que vous devrez nettoyer cet espace très régulièrement afin de leur apporter le confort qu'ils méritent. Vous aurez également besoin d'une très grande surface d'herbe fraîche pour qu'ils puissent manger tout au long de l'année.
Les moutons vivent en communauté, il est donc important qu'ils aient de la famille et des amis. L'idéal serait d'en sauver plusieurs. Dans notre sanctuaire, une vraie petite famille s'est formée. Cependant, si le groupe signifie les mâles et les femelles mélangés, nous voulons éviter les procréations. La castration des mâles sauve les femelles (qui ont généralement traversé beaucoup de souffrances dans leur vie) et calme les comportements agressifs causés par des niveaux élevés de testostérone dans le sang.
Nos moutons sont des êtres sensibles et sauvés des griffes de l'industrie qui les exploite et les fait souffrir. Si nous accueillons d'autres moutons, ils auront aussi un lourd passé. Nous voulons les sauver et éviter d'en "créer" davantage. L'objectif d'un sanctuaire est d'offrir une fin de vie idyllique à nos survivants.
Passons maintenant au sujet des poules. Issus des pires élevages de la filière ovocole, elles sont arrivées au sanctuaire déplumées, carencées, maigres et malades... Aujourd'hui, elles sont toutes en pleine forme et chacune nous montre une personnalité bien à elles !
En termes d'entretien, elles doivent être traitées contre les parasites une fois par mois. Il est nécessaire de vérifier régulièrement leur plumage afin de déceler la présence éventuelle de puces ou de poux. Les poules se nettoient avec de la terre de diatomée. Elles prennent des "bains de terre" quand elles en ressentent le besoin.
Que fait-on des œufs qu'elles produisent ? Les poules les mangent, alors nous les laissons faire. Quand il y en a en surplus, on le donne à nos proches pour éviter qu'ils n'achètent dans les supermarchés.
Malgré cette face cachée très intense, toutes ces interactions avec les animaux les rendent heureux, et nous aussi. Le lien que nous avons créé avec les moutons est incroyable. Ils donnent beaucoup d'affection. Ils sont joueurs et très curieux. Notre sanctuaire est un lieu où l'humanité et la nature retrouvent une symbiose oubliée.
Et comme tous les animaux, ils offrent leur confiance ainsi que leur amour inconditionnel. La devise de la famille Arsayo prend ici tout son sens :
"Tout ce qui compte, c'est l'amour."
